Patrimoine

Si Le Bourget est mondialement connue pour son terrain d’aviation, la ville est aussi dotée d’un patrimoine historique visible dans chacune de ses rues, témoin de son histoire et de sa richesse culturelle. Suivez le guide !

L’hôtel de ville : une architecture typiquement Art Déco

Construit entre 1930 et 1936 par les architectes Luciani et Contresti, dans un style typiquement Art Déco, l’actuel Hôtel de Ville a remplacé l’ancienne mairie de 1838. L’édifice a connu de violents bombardements en 1940, et les troupes allemandes l’incendièrent avant leur départ, mais d’importantes restaurations furent engagées dès 1945.

De nombreux souvenirs de la communes sont conservés dans l’hôtel de ville et accessibles au public aux heures d’ouverture de la Mairie.

L’ancien Institut des Maîtres / Le lycée du Bourget

Dans la même mouvance architecturale Art Déco, des années 1930, on peut aussi voir au Bourget, l’Ancien Institut des Maîtres dans la rue Roger Salengro jusqu’à sa fermeture à la fin des années 80.

Le bâtiment abrite aujourd’hui le premier lycée de la commune, baptisé Lycée Germaine Tillion en hommage à la résistante et ethnologue française. Le bâtiment à été réhabilité tout en conservant son architecture extérieure d’origine afin d’accueillir les élèves dans de bonnes conditions tout en gardant son aspect d’origine.

La gare RER

La gare qui voit passer chaque jour des milliers de personnes est aussi un édifice tristement marqué par l’histoire. Construite en 1858, lors de la création de la ligne de chemin de fer reliant Paris à Soissons, elle se transforme en réseau de voies permettant le triage des wagons à la fin du siècle, véritable innovation qui en fait l’un des plus anciennes gares de triage d’Europe.

Lorsque la 1ère Guerre Mondiale éclate, la gare devient le théâtre de départs répétés de convois militaires vers le front. Lors de la Seconde Guerre Mondiale, les nazis ouvrent la page la plus sombre de son histoire, l’utilisant pour déporter de nombreux juifs vers les camps de la mort, internés à Drancy. En hommage aux victimes, la Ville a nommé la place de la gare « Place des Déportés ».

Une constructions surprenante

Au n°9 de l’avenue Francis de Pressensé se trouve une bâtisse originale, un élégant pavillon construit au début du XXe siècle et qui témoigne du style architectural en vogue à cette époque. Un chef d’entreprise Bourgetin décida de faire construire cette maison à l’image de son usine, en utilisant des matériaux identiques, faite de brique, de meulière, et d’éléments moulés. Sur la façade, brique et pierre de taille sont exaltées par des touches de céramique colorée. À droite de la maison, l’actuel garage qui était à l’origine des écuries.

La halle Worthington, témoin de l’ère industrielle

Rue du Commandant Rolland, l’ancienne usine Worthington et sa nef en béton furent construite vers 1900 pour l’industrie anglo-américaine. Spécialisée dans les attelages de chemin de fer, l’usine aura tourné près d’un siècle et ferme ses portes en 1983. Le bâtiment a été reconverti et accueille aujourd’hui des services Municipaux. La façade soigneusement conservée rappelle le passé industriel.

Dans la même rue, au n°15, un autre édifice rappelle les tendances architecturales du début du siècle. Un immeuble achevé en 1909 présente une façade à la construction alternée là encore, par deux matériaux : la meulière et la brique, ornée d’une série de sept frises en mosaïque typique.

La place du 11-Novembre, place de l’ancienne Mairie

En forme de mail, cette place fut longtemps le cœur de la ville. Nommée « Place communale » en 1716, elle devient la « Place de la Réunion » après la Révolution. En 1838, le Conseil Municipal y érige un bâtiment à usage de Mairie et d’école, et lui donne le nom de « Place de la Mairie ». En 1955, la mairie est remplacée par l’Hôtel de Ville actuel. Un immeuble est alors construit en remplacement du bâtiment, et la Place de la Mairie est renommée « Place du 11-Novembre. »

Monument de l’épée brisée : hommage aux Bourgetins morts pour la France

Érigé en 1873 sur la Place du 11-Novembre, le monument de l’Epée brisée a été bâti pour honorer la mémoire des combattants morts lors des combats de 1870 sur la commune. C’est l’architecte Marcel Deslignères qui a réalisé ce mausolée de granit suite à un concours. Le symbole de l’épée brisée qui rappelle la défaite contraste avec l’épitaphe qui appelle les futures générations à combattre pour la France.

L’Église Saint-Nicolas, six siècles d’histoire

Edifiée au début du 15e siècle, l’église du Bourget fut dédiée à Saint-Nicolas en 1551, par Charles, évêque de Mégare. Interdite au public et abattue pour sa vetustée en 1734, elle est rebâtie en 1742. En 1750, c’est donc une nouvelle église, bâtie selon un plan rectangulaire avec un choeur placé à l’Ouest qui accueille à nouveau les fidèles.

Sous la révolution, l’église Saint-Nicolas devient un Temple de la Raison avant d’être à nouveau dédiée par la Convention à l’Être Suprême. Pillée en 1815, l’église fut un théâtre d’affrontements lors des combats de 1870 : abritant tour à tour le retranchement des soldats Prussiens et Français, elle subira des destructions considérables lors des combats des 28, 29 et 30 octobre 1870, et du 21 décembre 1870. Après le bombardement de 1870, elle fut reconstruite à l’identique.

Classée Monument historique le 24 septembre 1912, elle recèle aujourd’hui cinq tableaux retraçant les combats de 1870, ainsi qu’une seconde chapelle dédiée à Notre-Dame des Ailes, vierge parée d’ailes protectrice des aviateurs, évoquant l’héritage aéronautique du Bourget. Tous les deux ans, une messe lui est d’ailleurs dédiée dans le cadre du Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace.

La statue de Charles Lindbergh

Sur la plateforme aéroportuaire, qui comprend l’aéroport du Bourget, le Musée de l’Air et de l’Espace, et le Parc des Expositions, se trouve une statue de Lindbergh, reproduction d’une oeuvre conservée à Minneapolis, dans le Minnesota. Cette réplique fait l’objet d’un prêt consenti au Musée de l’Air et de l’Espace pour une période de quarante ans environ.

Cet échange entre les États-Unis et la France symbolise l’action de Lindbergh, qui fut le tout premier aviateur à traverser l’Atlantique. La sculpture représente le jeune homme âgé de vingt-cinq ans lors de son exploit ainsi qu’un enfant, symbolisant la part de rêve et d’insouciance que représente l’acte de voler.